Nicolas Sarkozy, président de l'UMP
| Réunion des cadres de l'UMP Samedi 11 juin 2005 Paris Méridien Etoile
Mes chers amis,
Cette réunion, de nos cadres et de nos élus, est la première depuis le référendum qui a vu la victoire du Non. Inutile de souligner son importance, l'ampleur de vos attentes et la sensibilité de tout ce que nous avons dit et dirons au cours de cette journée. Chacun doit mesurer ses responsabilités comme je suis prêt à assumer les miennes, et, je sais qu'elles sont lourdes.
J'appelle chacun à s'exprimer en toute liberté mais avec le sens de la responsabilité dont vous êtes capables car il en va de notre unité.
C'est simple : à mes yeux l'exemple à ne suivre en aucun cas, c'est celui du Parti Socialiste. Après avoir été incapable de mobiliser ses électeurs, le voici qui se déchire à nouveau, excluant les uns, sanctionnant les autres, vitupérant les derniers, montrant à tous les Français que la tolérance et l'esprit de rassemblement sont des valeurs méconnues au siège de la rue de Solferino.
Le Parti Socialiste se divise et se livre à l'anathème, ignorant le message des Français. L'UMP doit donner, à l'inverse, l'image de l'unité, en même temps que du débat libre, loyal, utile, sans concession, et de l'écoute de ce que les Français, dans leur diversité, ont voulu nous dire.
En tant que président de l'UMP, je suis le garant de son unité. J'ai tout fait pendant la campagne pour que personne ne soit humilié et que chacun trouve sa place. J'ai donné aux partisans du Non des espaces d'expression. On ne peut en effet considérer que la démocratie n'est utile que si elle se met au bénéfice exclusif de ses propres idées. Cela ne m'a pas empêché de mengager totalement et dengager tout le mouvement, pleinement, pour le Oui. Votre dévouement, votre activité, votre engagement ont été exemplaires.
Sur la question du Oui, l'UMP est restée unie. Il n'y a eu aucun divorce, tous les sondeurs lont souligné, entre nos électeurs et lUMP. Et à aucun moment, jy ai veillé, il n'y a eu de fracture irréconciliable entre nous. Pour vous le dire franchement, je préfère être à ma place de président de l'UMP plutôt qu'à celle du Premier secrétaire du Parti Socialiste.
Notre campagne a été saluée par tous. Vous avez tous le mérite de cette campagne.
Pourtant le Non l'a emporté et il la emporté durement avec près de 55 % des suffrages. C'est un événement politique majeur. Nous ne devons ni ne pouvons biaiser avec ce nouveau cataclysme politique. Après le séisme de 2002, après la claque de 2004, où nous avons perdu vingt régions sur vingt deux, voici un nouvel avertissement lancé par les Français à l'ensemble des responsables politiques.
La France du 29 mai a dit son impatience, parfois sa désespérance, souvent son exaspération.
Il y a trop de différences entre ce que nous disons et ce que vivent les Français. Nous nous croyons influents, ils nous pensent impuissants. La politique a-t-elle encore un rôle à jouer ? Des marges de manuvre existent-elles ? La fatalité semble s'être abattue sur tous les grands problèmes du pays. Tant de Français n'imaginent même plus qu'il puisse exister des solutions. Le déficit d'espoir réside d'abord dans l'incapacité à imaginer des alternatives, et par-dessus tout, après les avoir imaginées, à les rendre crédibles.
À quoi bon voter pour eux, disent tant de Français, puisqu'ils pensent tous la même chose et de surcroît ils ne veulent ou sans doute ne peuvent rien changer.
Le débat politique lui-même a fini par se scléroser. L'alternative est désormais redoutable : soit on dit comme les autres, c'est-à-dire rien ou pas grand-chose et comme les autres on devient inaudible ; soit on essaie de trouver de nouvelles solutions et alors la caricature s'abat sur celui qui a osé tenter de réfléchir différemment. Ce qui crée alors le scandale ce n'est pas le problème maintes fois dénoncé et tant de fois laissé en l'état, mais la solution proposée pour le résoudre. Au lieu de pousser à la réflexion, à l'imagination, à l'innovation, on encourage l'immobilisme, la frilosité et le conservatisme de la pensée.
Or, j'en suis convaincu, on ne résoudra pas les problèmes de la France avec les idées d'il y a 25 ans. Il faut oser, bouger, imaginer, réfléchir différemment. Si nous ne le faisons pas nous, personne ne le fera à notre place. Voici le premier défi quil nous faut lancer.
J'ai la conviction absolue que ce n'est pas la politique qui n'intéresse plus mais la façon dont nous la concevons, la vivons, la représentons depuis tant dannées et qui nintéresse plus les Français. Voilà une nouvelle raison de changer.
Oui, il nous faut changer. Changer profondément, structurellement, fortement, pour montrer aux Français que nous avons compris le message. Contrairement à ce que j'entends si souvent, la France ne craint pas le changement, elle l'attend, le revendique, et l'espère.
L'UMP doit incarner le changement, l'énergie, l'espoir. Oui, j'ose le mot. L'espoir qu'une autre vie est possible. L'espoir qu'il existe des solutions à chacune des difficultés de la France. L'espoir qu'un avenir meilleur est à portée de main pour chacun. L'espoir que ce qu'ont réussi d'autres pays en Europe en termes de plein emploi est possible pour nous, pour peu que nous voulions bien nous réveiller pour nous en donner les moyens.
L'espoir que la promotion sociale pour chacun de nos enfants est possible. L'espoir que l'avenir n'est pas un danger, mais une opportunité. L'espoir que la réussite est possible et que nul n'est condamné à l'égalitarisme, au nivellement et à l'assistanat, ce sont des valeurs socialistes qui ne sont pas nôtres et je ne suis pas à la tête du deuxième Parti Socialiste de France.
J'ai la conviction que le choc du 29 mai, car cest un choc que nous aurions tort de minimiser une fois encore, ne peut se résumer à une question de personnes. Faire porter la responsabilité de l'échec du referendum sur le seul Jean-Pierre Raffarin serait injuste, indigne, et finalement bien peu respectueux de la lucidité des Français. Changer les hommes, c'est une étape. Elle était indispensable. Elle ne sera pas suffisante si elle ne s'accompagne pas d'un triple tournant : dans notre manière de faire de la politique, dans notre stratégie économique et dans l'appréciation que nous devons porter sur notre modèle social et ses nécessaires évolutions.
Changer notre manière de faire de la politique, c'est d'abord parler avec davantage d'authenticité. Le langage codé, les périphrases inutiles, la langue de bois éternelle, tout ceci contribue à l'exaspération de nos compatriotes.
Je vous avais promis lorsque vous m'avez porté à la tête de l'UMP d'être et de rester un homme libre. J'ai tenu ma promesse lorsque je vous ai proposé de refuser l'intégration de la Turquie. Je l'ai fait par conviction et parce que l'UMP doit être l'expression du sentiment profond des Français. Je savais que les Français, dans les profondeurs, refusaient cette intégration. Je n'ai alors cédé à aucune pression et pas par souci de la provocation mais pour une seule raison : parce que je croyais que c'était juste.
Je ne regrette pas davoir fait ce choix, car si nous ne lavions pas fait à lUMP, en temps voulu, le Non aurait été beaucoup plus haut encore et la digue des électeurs de lUMP ny aurait pas résisté.
Aujourd'hui, je veux m'expliquer avec la même liberté et une authentique sincérité. Ce sera ma manière d'essayer de redonner du sens, de l'intérêt, de la passion à la vie politique. Le président de la République a choisi Dominique de Villepin comme Premier ministre. C'est son choix, c'est sa responsabilité, c'est sa décision. Dans la Vème République, c'est le président qui désigne le Premier ministre. Et peu importe qu'il ait pu exister d'autres possibilités.
La seule chose qui a compté à mes yeux c'est que je sois un ferment d'unité et non un élément de division. C'est bien pour cela et seulement pour cela que j'ai décidé d'accepter la proposition qui m'était faite d'intégrer l'équipe gouvernementale.
Je vous demande d'imaginer quelle serait notre situation si, par amertume, calcul, prudence, j'avais décidé de rester sur le bord de la rivière pendant que le gouvernement affrontait les difficultés du pays ? Qu'auriez-vous pensé du président de votre famille se mettant à l'abri pendant que ses amis engagent le combat ? Ce n'est pas ma conception du rôle de chef de famille. Un chef digne de ce nom n'est pas derrière mais devant ou alors il ne mérite pas la confiance de sa famille.
Ce choix, je lai mûrement réfléchi et nous en avons longuement discuté avec Dominique. Cela ne veut pas dire que soudainement nous sommes daccord sur tout, que nous avons gommé toutes nos différences, parce que nos différences sont une richesse. Nous avons essayé une chose, sans doute la plus difficile pour un responsable politique, dêtre à la hauteur de la situation. Ce nest pas si simple. Ce nest pas si fréquent.
J'ajoute que la part que je prends pour l'unité de notre famille, c'est la garantie formelle de votre liberté. Et cette liberté, elle est essentielle car si l'UMP n'est pas libre, vous ne serez pas à la hauteur des attentes des Français qui veulent que vous imaginiez l'avenir, que vous le prépariez et que vous l'incarniez.
C'est parce que nous serons unis que notre liberté ne sera pas perçue comme un ferment de division. Le gouvernement doit pouvoir compter sur l'UMP. Et l'UMP doit être écoutée du gouvernement. L'UMP n'est pas derrière le gouvernement, elle se doit d'être devant, pour entendre le pays, pour tracer des voies nouvelles, pour convaincre l'opinion que les valeurs que nous portons sont justes, pour rassembler nos électeurs qui souhaitent que nous allions plus loin et plus vite.
L'UMP définit sa ligne politique au sein de ses instances, dans le respect d'une démocratie exemplaire. Cela nous crée des responsabilités, mais cela nous donne une très grande liberté d'action.
Si j'étais resté en dehors du gouvernement, le moindre de mes silences ou de mes propos aurait alors été interprété, et c'est alors toute la capacité de propositions de notre mouvement qui s'en serait trouvée lourdement amputée.
En définitive, il est des moments où l'intérêt général doit passer avant toute autre considération. Au-delà de mes sentiments personnels, je me devais de donner l'exemple de l'unité.
Comment vous demander de faire ce que je n'aurais pas été capable de mettre en uvre pour moi-même ?
Que les choses soient claires : dans mon esprit, ma présence au sein du gouvernement ne doit pas être interprétée comme une volonté de museler l'UMP ou même de la rendre plus docile, mais bien au contraire, vous devez interpréter cette présence comme la garantie de votre liberté.
Faire de la politique autrement, c'est faire vivre notre mouvement dans un esprit de démocratie et de transparence. J'ai pris des engagements devant vous, je les tiendrai scrupuleusement, pour le choix de notre stratégie concernant les législatives comme la présidentielle.
Je veux que tous ceux qui nous ont rejoints et qui en 5 mois sont pratiquement 145 000 sachent que nous ne les trahirons pas, que nous ne les tromperons pas et que le choix dadhésion quils ont fait est utile.
Je souhaite que l'UMP devienne le lieu des grands débats qui vont éclairer l'avenir de la société française. J'entends que tous vous bannissiez définitivement de votre vocabulaire les mots immobilisme, conservatisme, frilosité. Nous devons être ici, à lUMP, les symboles de l'innovation politique dans ses pratiques et de l'imagination politique sur le terrain des idées.
Je désire au plus profond de moi une UMP imaginative, vivante, enthousiaste, passionnée. Et tant pis s'il peut vous arriver d'être indocile. Ce sera le signe qu'il y a chez nous du monde et de la vitalité. Le silence, c'est pour les cimetières et nous avons bien le temps avant de nous y retrouver.
Ne craignez pas de prendre la parole, de demander des explications, de proposer de nouveaux défis. C'est votre rôle. C'est notre mission. L'UMP est unie et libre. Voici le plus beau témoignage de rénovation d'une vie politique qui, par ailleurs, en a bien besoin.
Le deuxième tournant que j'appelle de mes vux concerne notre stratégie économique et nous en avons également parlé avec le chef du gouvernement. Ces débats, si nous ne les portons pas entre nous, où seront-ils portés ? Pensez-vous quils le soient par madame Buffet, messieurs Hollande et Besancenot ? Cest ici quil faut débattre de ces questions, loyalement et franchement.
J'aimerais que nous nous retrouvions concernant ces questions de stratégie économique autour d'une seule priorité, qui au final et à mes yeux conditionne l'efficacité de tout le reste, celle de la réhabilitation absolue et urgente du travail.
Il n'y a pas assez de travail en France, d'abord parce qu'il n'est pas assez récompensé, valorisé, exemplarisé. Le travail permet l'émancipation des hommes. Il n'est pas une aliénation. On ne peut vivre debout que parce que l'on se voit reconnaître le droit de faire vivre sa famille du fruit de son activité, pas de l'assistance. Récompenser et encourager le travail, il nest rien de plus important pour redynamiser l'économie française.
Cela passe par quelques mesures simples et à la dimension symbolique forte. En tant que président de lUMP, je voudrais les proposer à votre attention et à notre débat. Je le dis comme je le pense : l'écart de revenu disponible entre celui qui travaille et celui qui vit d'un minimum social n'est pas suffisant. Et c'est un comble : bien souvent la reprise d'une activité est financièrement pénalisante pour celui ou celle qui a le courage de se lever tôt le matin. Nous ne pouvons et ne devons pas laccepter. Nous devons changer cette réalité.
La vision socialiste est celle du nivellement, la nôtre est celle qui reconnaît comme naturel que celui qui travaille plus que les autres, gagne davantage que les autres. Cessons de culpabiliser la France qui se lève tôt le matin. Cessons d'imaginer que la France qui travaille n'a pas d'aspirations sociales. On peut avoir un emploi, une famille, un logement et trouver que la vie est dure. On peut avoir tout ceci et rêver de promotion sociale. Notre politique sociale ne peut se résumer à la seule question des exclus. Notre politique sociale doit sadresser à la France qui travaille aussi.
LUMP doit faire des classes moyennes, du monde des salariés, des Français du milieu, un sujet de préoccupation constant. Cest le message premier de lorientation politique de notre parti.
Récompenser le travail, c'est avoir le courage de reconnaître qu'après une vie de labeur, on a le droit de transmettre à ses enfants, en franchise d'impôts sur les successions, le patrimoine difficilement constitué. L'impôt sur les successions doit être supprimé pour tous les patrimoines petits ou moyens. Ce n'est pas une question de compétitivité ou même d'attractivité, c'est une question de justice. Que veut dire notre attachement à la famille si on taxe, y compris pour les patrimoines moyens, la transmission des parents aux enfants ? Qu'est-ce qui donne plus de sens à la vie que de souhaiter que ses enfants connaissent moins de difficultés que celles que l'on en a connues soi-même lorsque lon a débuté dans la vie ?
Récompenser le travail c'est permettre à chacun, y compris aux petits salaires, de pouvoir espérer devenir un jour propriétaire de son logement. Il n'y a aucune fatalité à ce que, de tous les grands pays, la France soit celui qui compte le moins de propriétaires et le plus de locataires. Le rêve de l'accession à la propriété doit être accessible à tous. Il faut mettre en place le crédit hypothécaire afin de remplacer le système des cautions qui fait que les banques ont envie de prêter de l'argent à ceux qui n'en ont pas besoin. Il faut mettre en vente chaque année 40.000 logements HLM à leurs locataires. Rénover nos quartiers, c'est permettre à leurs habitants de se les approprier. Il faut réconcilier les Français avec l'idée du patrimoine. Créer son patrimoine, le garder, le faire fructifier sera profitable à l'économie française. La France doit redevenir accueillante à la création de richesses. Il est indispensable, je le reconnais bien volontiers, de parler du partage des richesses, mais je rappelle quavant de partager les richesses, il faut les créer, sinon on ne distribue que de la monnaie de singe et ce nest pas la politique de lUMP.
Il faut, comme l'a indiqué le Premier ministre, s'engager massivement dans la création des pôles de compétitivité. Voici le meilleur investissement car, pour une fois, plutôt que de dépenser de largent dans des plans sociaux, nécessaires, mais qui ne font que reculer lentrée dans le chômage inéluctable, la France va investir dans l'offensive pour favoriser l'industrie, la recherche, les projets innovants. Pour une fois, au lieu de retarder le chômage de quelques semaines ou de quelques mois, on va mettre de largent pour porter des projets qui vont créer des emplois. Voilà une autre stratégie économique pour le pays.
La question qui ferait opposer une orientation libérale à une orientation sociale n'a aucun sens. Laissons cette phraséologie totalement dépassée à nos adversaires qui nous tendent toujours le même piège. Celui qui consiste à nous culpabiliser pour nous empêcher d'agir, puis, une fois que nous avons décidé de ne plus agir, à nous reprocher notre inaction, avant de nous accuser, dans un troisième temps, d'en avoir trop fait ou pas assez, selon les époques, les périodes ou les élections. Ce piège, il ne faut pas y tomber.
Au final, la seule chose qui doit compter, c'est le fait d'obtenir des résultats, d'être efficaces, afin que les Français comprennent que les choses ont commencé à bouger, à changer.
Il faut traiter sans tarder la question des effectifs de la fonction publique et celle du pouvoir d'achat des fonctionnaires. L'état de nos finances publiques ne nous laisse pas le choix. On ne peut plus, on ne doit plus remplacer tous les départs à la retraite dans la fonction publique. Je ne le dis pas par idéologie, mais parce que toute personne qui regarde les problèmes de la France et létat de ses finances, peut le comprendre.
Je propose un système gagnant-gagnant. Que nous partagions équitablement les économies ainsi réalisées, entre l'augmentation des salaires dans la fonction publique et la réduction du déficit. Puisque les fonctionnaires seront moins nombreux, ils travailleront davantage, il est donc normal quils soient mieux payés. Puisque le déficit diminuera, il sera alors possible de rendre à tous les Français, sous forme de baisses d'impôts une partie de l'argent qui leur est confisqué depuis tant d'années, du fait du caractère si souvent laxiste de la gestion de nos finances publiques.
Au bout du compte, l'économie c'est d'abord de la confiance. Confiance dans l'avenir. Confiance dans les valeurs que porte une société. Confiance dans les hommes qui les incarnent.
Il nous faut maintenant réconcilier les Français avec la réussite. Il nous faut rendre la France accueillante pour tous ceux qui veulent créer, innover, investir, oser. Il nous faut faire comprendre à chaque jeune que le chemin de la promotion sociale ne passe pas forcément par l'expatriation. Quest-ce que cette idée qui voudrait que dans la France de 2005, quand on est jeune, pour réussir il faut sexpatrier ? Par-dessus tout il nous faut poser les bases d'une économie, où celui qui fait des efforts sera récompensé, en étant traité différemment de celui qui n'en fait aucun.
À force d'avoir voulu donner à tout le monde les mêmes conditions, on a fini par décourager chacun et être injuste avec tous.
L'égalité républicaine, cela veut dire : à chacun selon son mérite. Cela ne veut pas dire le même emploi, le même salaire, le même logement, la même vie pour tous.
Le troisième tournant, sur lequel il nous faut réfléchir, est celui de notre modèle social. On nous a beaucoup opposé avec Dominique sur cette question et, franchement, il ny a vraiment pas de quoi. Entendez-moi bien, il ne s'agit pas pour moi de remettre en cause les idéaux et les valeurs qui le constituent, bien au contraire, je veux que nous renouions avec ces idéaux et ces valeurs ; il s'agit de lui rendre une réalité qu'il a perdue.
Notre système social ne correspond plus à ce que devait être, à lorigine, notre modèle social. Il nous faut comprendre - et si nous ne le faisons pas ici, où le fera-t-on ? - pourquoi depuis 25 ans la France compte deux fois plus de chômeurs que les grandes économies du monde qui réussissent le mieux ?
Ce n'est pas être hérétique que d'affirmer que nos politiques sociales finissent plus par protéger davantage des statuts qu'elles ne facilitent la création d'emplois. Ce n'est pas être un idéologue libéral que de prendre le temps de réfléchir à cette idée forte : que veut dire la préservation des acquis sociaux ? Je ne demanderai jamais la remise en cause des acquis sociaux, mais je souhaite que nous fassions le tri entre ce qui est un acquis social et ce qui n'est que le produit d'une habitude, d'une lâcheté ou d'un oubli.
Ainsi, je le dis avec force, ce n'est pas un acquis social que de pouvoir bénéficier d'un minimum social sans être contraint en contrepartie d'exercer une activité. Pour moi c'est clair, il ne peut y avoir d'expression de la solidarité nationale sans que son bénéficiaire fasse un minimum d'efforts pour la mériter.
Ce n'est pas un acquis social que l'existence d'un service public de l'emploi, où celui qui accorde l'allocation d'indemnisation du chômage n'est pas celui qui contrôle l'effectivité de la recherche de l'emploi par le bénéficiaire de lallocation. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir le système social le plus généreux du monde et en même temps le moins contrôlé. Nous sommes généreux, cela doit continuer, mais nous le sommes avec les impôts des Français qui travaillent. Nous ne pouvons pas, au nom du respect que nous devons à la France qui travaille, continuer à être laxistes sur le contrôle des allocations sociales.
Il en va de même avec l'aide médicale d'urgence pour les étrangers. C'est un acte de générosité qui doit être préservé, mais les détournements de procédure deviennent insupportables. Ainsi, au regard des frais médicaux, la situation de certains étrangers en situation illégale est plus favorable que celle d'un smicard qui paye ses cotisations. Ce n'est pas acceptable. Il faut signer les décrets.
Ce n'est pas un acquis social que de considérer que l'on peut, certains jours, bloquer le fonctionnement d'un service public de transport en commun sans être tenu à un service minimum.
Le service minimum n'est rien d'autre que la contrepartie du monopole. Il permettra d'éviter que les usagers ne soient pris en otage les jours de grève. Ce n'est quand même pas extravagant que de vouloir que les gens puissent aller à leur travail et en revenir, y compris lorsqu'il y a un conflit social qui ne concerne en rien les usagers. Ce n'est pas remettre en cause notre modèle social que de demander que le service public soit effectivement au service du public.
Si vous aviez un doute sur cette proposition, je vous rappelle quelle a été présentée par Jacques Chirac en 2002. Nous sommes en 2005, il nest pas absurde que lUMP sen saisisse et demande son application.
Je demande enfin une réflexion honnête sur la finalité de notre système social. Pour vous parler franchement, notre système social est beaucoup trop au service de ceux qui ont un statut et ne se préoccupe en aucun cas de ceux qui n'ont plus rien. Pour moi c'est clair : le meilleur modèle social est celui qui donne un emploi ou une activité à chacun. C'est une économie de croissance qui produit la richesse et qui permet l'augmentation du pouvoir d'achat et la création d'emplois. Qui pourrait oser prétendre que c'est aujourdhui le nôtre ? Avec les meilleures intentions du monde, on éloigne de l'emploi des gens qui pourraient y prétendre. Ainsi, la distinction entre CDI et CDD na comme seul résultat que daugmenter le nombre d'emplois en intérim, par crainte des chefs d'entreprise de ne pouvoir se séparer d'un CDI. Voilà pourquoi je milite pour le contrat de travail unique où les droits sociaux du salarié augmenteront au fur et à mesure de ses années d'ancienneté.
Qui ne voit pas ce paradoxe saisissant ? Jamais notre droit du travail n'a été si protecteur du droit des salariés et jamais pourtant ces derniers ne se sont sentis dans une telle situation de précarité. Si nous n'en parlons pas, si nous n'osons pas, comment trouverons-nous la solution à cette situation, devenue inacceptable ?
Vous le voyez, j'ai parlé librement. C'est la seule façon de nourrir le débat. J'ai demandé que l'on aille plus loin et plus vite, mais sans doute vous n'attendiez pas de moi que je presse le gouvernement d'en faire le moins possible. Je suis solidaire du gouvernement, de son chef, Dominique de Villepin. Je laiderai de toutes mes forces. Je crois que les mesures qu'il a présentées dans son discours de politique générale sont utiles, justes, pertinentes et même qu'elles seront efficaces. Nombre d'entre elles, dailleurs, rejoignent des suggestions que nous avions formulées lors de précédentes réunions de notre mouvement. Mais, le chef du gouvernement laccepte et le comprend, le rôle de l'U.M.P c'est aussi de voir plus loin et de se préparer pour les prochaines échéances, unis et libres : unis pour aujourdhui et libres pour demain. Parce que cette unité-là va nous permettre de franchir tous les obstacles.
D'ici à juin 2006, nous organiserons chaque mois une convention thématique pour préparer notre projet législatif 2007. En septembre 2006, un conseil national donnera les investitures à nos candidats aux législatives et à la plupart de ceux qui le seront pour les municipales de 2008. Nous adopterons au cours de ce même conseil national, notre projet législatif. Vous le voyez, mon ambition est extrêmement originale : je souhaite que l'UMP soit prête avant les élections et pas après.
Puis, une fois tout cela fait, en septembre 2006, le mouvement sera uni et les investitures distribuées, personne ne pourra faire pression sur qui que ce soit, à ce moment, jouvrirai une autre période de la vie de notre mouvement, celle du débat sur la stratégie présidentielle, sur le projet présidentiel et sur le choix pour la présidentielle. LUMP ne peut pas être le seul endroit en France où lon aurait pas le droit den parler. Il me semble quil nest pas trop tôt dimaginer que lon discute de la présidentielle dans le courant des mois doctobre, novembre et décembre 2006.
En janvier 2007, un congrès sera organisé où seront invités tous les adhérents du mouvement, pour décider du candidat que nous soutiendrons, cest-à-dire celui qui sera le mieux à même de rassembler et de nous faire gagner.
Voilà le calendrier que je vous propose. Il permet au gouvernement de travailler, au mouvement de préserver son unité et je préfère de beaucoup que lon traite dabord des législatives avant la présidentielle, pour que personne nait lidée de se servir dun soutien pour la présidentielle au service des législatives
Comme on connaît ses saints, on les honore
Ainsi, vous serez unis, il y aura une feuille de route et nous aurons tranché les problèmes avant les élections.
Je n'oublie pas naturellement mes responsabilités de ministre de l'Intérieur. Je connais les attentes des Français et je sais que ce que nous y ferons ensemble, durant les 22 mois qui nous séparent de 2007, pèsera lourd au moment où les Français devront exprimer leur jugement.
Concernant mes priorités sur la sécurité, je dirais deux choses. Il nous faut d'abord répondre à ce que je veux appeler le scandale de la multi récidive. Je veux dire avec force que l'on ne peut plus accepter que ce soit toujours les mêmes qui viennent encombrer nos tribunaux correctionnels. Venir 10 fois, 15 fois, 20 fois pour les mêmes délits, ce n'est ni plus ni moins que bafouer la société. Il faut bien qu'à un moment quelqu'un dise cela suffit ! Ce moment est venu. Avec le ministre de la Justice, j'ai l'intention de m'atteler en priorité à ce fléau. J'ai été heureux que Dominique de Villepin nous en confie la mission.
Je le dis très simplement et je nai pas didée préconçue, ce que je veux cest que les multirécidivistes comprennent que lon est pas traité comme un délinquant primaire et quil y a un moment dans la vie dune société où le pacte républicain doit faire admettre à celui qui ne veut pas comprendre que cest lui qui doit céder et pas la société qui doit accepter. Voilà la ligne qui est la nôtre.
Ce sont ensuite les victimes qui doivent être au cur de toute notre politique de sécurité. Toutes ces dernières années, on s'est beaucoup passionné pour les coupables, on les a étudiés, expliqués et même parfois excusés. Je crois quil faut faire sortir de l'ombre les victimes, les considérer, leur rendre leur dignité, les conforter. Je veux qu'elles reçoivent l'expression de la solidarité nationale entière.
Quant à l'immigration, je vous promets que les choses vont changer rapidement. En accord avec le Premier ministre qui men a confié la coordination, nous allons mettre un terme aux détournements de procédure systématiques auxquels nous assistons depuis des années.
Demandes d'asile politique "bidons , mariages blancs arrangés, regroupements familiaux trafiqués, visa de tourisme dépassés ; je veux faire comprendre que pour que la France demeure la nation généreuse et accueillante qu'elle a toujours été, il lui faut maintenant faire preuve d'une grande fermeté à l'endroit de tous ceux qui bafouent cette générosité en la détournant.
Je souhaite aussi que la France choisisse son immigration au lieu de la subir. Il est quand même naturel que nous souhaitions recevoir les migrants dont nous avons besoin plutôt que tous ceux pour qui nous n'avons ni travail, ni logement. Je préfère que la France reçoive les meilleurs étudiants étrangers plutôt que de continuer à recevoir ceux qui, ne trouvant de place nulle part ailleurs dans le monde, se retrouvent dans nos Facultés et dans nos universités. Choisir le meilleur pour la France, cest quand même la responsabilité du gouvernement de la République.
Sur ce sujet comme sur tant d'autres, je n'ai pas l'intention de me laisser impressionner par les lobbys habituels qui ont fait de l'immigration leur territoire de prédilection et qui ont, par leur démagogie, préparé le terreau d'une extrême droite présente au second tour de la présidentielle de 2002. Beau résultat en vérité pour ces messieurs, professionnels de la générosité, spécialistes des droits de l'Homme ou attachés à la gauche tiers-mondiste, avec leurs idées démagogiques, ils ont fait monter lextrémisme et le racisme dans notre pays. Cest exactement le contraire quil va nous falloir mettre en oeuvre, cela aussi méritait me semble-t-il dêtre dit.
Enfin, pour terminer, restera, et cela ne sera ni le plus facile ni le moins important, à repenser fortement notre stratégie européenne. Je me suis engagé sans arrière pensée pour le Oui. Les Français se sont exprimés. On ne pourra plus faire comme avant. Nous devons tenir compte de lexpression de lopinion des Français.
La première priorité, me semble-t-il, est de fixer des frontières géographiques à l'Europe. Disons-le une bonne fois pour toutes, tous les pays n'ont pas vocation à intégrer l'Union. Et l'élargissement à l'Est que j'ai soutenu mais qui a été insuffisamment préparé et surtout pas du tout expliqué a pesé lourd dans la victoire du Non. Après le tsunami politique que nous venons de vivre, est-il raisonnable d'ouvrir des négociations avec la Turquie, puisqu'il s'agit d'une grande nation d'Asie Mineure, pas d'Europe ? La question se pose. À mes yeux, il y aurait moins d'aigreur à proposer tout de suite un statut de partenaire privilégié, plutôt que de poursuivre des discussions commencées il y a 40 ans et, pour cause, jamais terminées. Puisque cela fait 40 ans que cela dure, cest donc que ce nest pas si simple à conclure. Je me demande sil ny a pas dautre urgence que dengager des négociations avec ce grand pays et cette grande civilisation.
Nous devons ensuite retrouver l'usage des mots préférence communautaire . Jai été très heureux dentendre le Premier ministre les prononcer lui-même dans son discours de politique générale. L'Europe a été imaginée pour protéger pas pour inquiéter. Défendre notre industrie, défendre nos paysans, défendre nos intérêts par rapport aux autres grandes régions du monde, est une priorité. C'était d'ailleurs la raison d'être de l'Union Européenne. Si nous avons fait lunion, cest parce que nous préférons travailler, aider et soutenir les nations dEurope que celles dautres régions du monde.
La préférence communautaire est intimement liée au projet politique de lEurope. Cest parce que nous avons oublié la préférence communautaire quune partie de nos compatriotes se sont détournés de lidée européenne.
Enfin, nous devons trouver les voies d'une coopération étroite et confiante avec le Benelux et avec les cinq autres grands d'Europe : l'Allemagne bien sûr, mais aussi la Grande-Bretagne, pays considérable, l'Italie, l'Espagne et la Pologne. À force d'avoir voulu considérer qu'en Europe tous les pays avaient le même statut, on a paralysé le fonctionnement de l'Union. Ayons le courage d'assumer une vérité d'évidence, on ne pèse pas du même poids quand on a 1 million d'habitants et quand on en a 62. Les grands pays d'Europe, et au premier rang la France, doivent assumer leurs responsabilités, sans qu'aucun des autres pays ne se sente écarté et encore moins humilié. À 25, il nous faut un moteur puissant. L'axe constitué des 6 grands et du Benelux est le seul possible. Et à l'intérieur de ce groupe pionnier, le couple franco-allemand pourra donner toute sa mesure. Ce couple est le moteur des 6 grands pays, mais ce ne peut pas être le seul des 25 pays dEurope. Réveillons nous, lEurope a maintenant 25 pays, nous ne sommes plus ni 6, ni 9, ni 12
Voici donc, mes chers amis, notre feuille de route.
Soutenir le gouvernement de Dominique de Villepin et l'action du président de la République qui est des nôtres. Je voudrais vous dire et cest moi qui vous le dis, quon ne construit rien sur des ruines, on a tout intérêt à ce que le quinquennat de Jacques Chirac soit une réussite et à laider à en faire une réussite. Un échec, handicaperait nos chances pour 2007. Je pense quen le disant moi-même cela a un certain sens et une certaine force. Si nous voulons construire quelque chose de plus grand que nous, il faut le faire avec audace mais aussi avec une certaine hauteur de vue.
Préparer un projet ambitieux, novateur, imaginatif pour 2007. Dès maintenant, vous avez le droit de parler de 2007, qui vous linterdirait ? Croyez-vous quau gouvernement nous sommes si sots de penser que parce que le parti réfléchit à une échéance de 22 mois, cela nous empêche de travailler ? Bien au contraire. Que vous réfléchissiez facilitera notre travail.
Nous rassembler dans l'unité en respectant et en écoutant toutes nos différences. On ne se ressemble pas ? Tant mieux. Ce serait si pénible, si cétait le cas
Vous imaginez plusieurs comme nous, Dominique ? Cela deviendrait ingérable ! LUMP ne peut pas être autant de petits pois inodores, incolores et sans saveur, avec un même gabarit, une même ligne et la même volonté de ne rien dire. LUMP doit rassembler la France dans sa diversité et pour cela restez différents, libres et parce que vous êtes libres et différents, acceptez ces différences et conservez votre unité.
Lunité au prix du silence ne mintéresse pas. La discipline pour la discipline, je ne la veux pas. La liberté est un choix politique qui conduit à lunité librement consentie et débattue. Si nous restons unis ce nest pas parce que vous y êtes obligés, ni parce que vous avez peur mais parce que vous croyez quunis on est plus fort. Si nous restons unis, cest parce que chacun dentre vous sait quil peut se lever et dire : « Nicolas, je ne suis pas daccord avec toi ! » et que personne ne lui en voudra.
Lunité, chacun la conservera parce que vous savez que cette maison dorénavant sera parfaitement démocratique. Je nai pas de conseiller extérieur, il ny a pas de petit cabinet qui tranche les problèmes avant quon ne vous les soumette, pas plus que de nominations organisées, il y aura des votes transparents et démocratiques.
Je ne pèserai pas plus que dune voix, dans un mouvement dont je veux quil devienne un exemple de démocratie dans la vie politique française. Parfois, on me dit que je suis minoritaire dans mon propre parti sur telle ou telle idée, et alors ? Vous croyez que je me sens désavoué parce que je nai pas réussi à vous convaincre de toutes mes idées ?
En devenant président de lUMP jai fait un choix, celui de rester un homme libre. Ce nest pas parce que je suis président de lUMP que je nai droit quaux idées consensuelles, au plus petit dénominateur commun et à chuchoter de peur de choquer quelquun qui sommeille dans un coin de la salle.
Je veux, moi aussi, porter des idées, convaincre, parce que le rôle dun chef est dentraîner sur une ligne politique, de convaincre, de mobiliser, de donner de lénergie, de créer de lespoir, et pas de se taire, davoir peur, dêtre frileux et conservateur. Voilà lUMP que nous voulons après le 29 mai !
Dailleurs, dans cette équipe, nous sommes différents. Ai-je demandé aux uns ou aux autres de renier leurs amitiés ? Aimez qui vous voulez, pensez ce que vous voulez, mais travaillez au service de nos idées, voilà ce que je vous demande de faire. Il ny a pas de service obligatoire au service dune personnalité.
Pour 2007, cest très simple, nayez pas peur dy réfléchir et vous choisirez le moment venu le meilleur. Dans une famille politique, ce que je vais vous dire va peut-être vous étonner, le vrai problème nest pas davoir trop de talents, mais de ne pas en avoir assez. Le seul problème dune famille politique, ce nest pas davoir trop de concurrence, mais cest de vouloir se rassembler autour dun seul, qui a éliminé tous les autres parce quil a peur. Un chef qui a peur nest pas un chef qui conduit à la victoire.
Honnêtement, je navais pas prévu dêtre aussi libre, mais je ny peux rien, plus ça va, plus jai envie de dire ce que je pense. Je crois surtout, après en avoir beaucoup parlé avec le président de la République et avec le Premier ministre sil me le permet, que la gravité de la situation de notre pays est beaucoup plus importante quon ne limagine et beaucoup plus sérieuse quon ne le pense. Notre tâche est infiniment plus complexe que ne peuvent limaginer parfois certains observateurs, qui ramènent le problème du gouvernement à la question de savoir si Dominique et moi pouvons nous mettre daccord ou pas. Si vous saviez le nombre de problèmes autrement plus importants qui nous occupent.
Sur son échec, je ne bâtirai rien et sur mon échec, il ne bâtira rien non plus.
Cela, nous lavons compris et nous avons décidé quelque chose, qui nest pas très facile à faire, parler en vérité, nous mettre dos au mur, prendre tous les risques et essayer de sauter lobstacle que nous proposent les Français.
Je ne vois pas dautre stratégie possible pour lUMP. Jaurais pu faire autre chose, comme jai vu faire pendant tant dannées : un séisme arrive, on se tait, on vous parle dune idée, on vous demande dapplaudir et vous rentrez chez vous plein damertume. Je ne veux pas de cela, je veux que vous veniez parler de vos vrais problèmes.
Cest une grande mission, cest celle de lUMP, cest la nôtre.
À titre personnel, jai bien réfléchi à cette grande mission, peu de choses mont été épargnées. Après y avoir bien réfléchi, jy suis prêt.
Je vous le dis du fond de mon cur, nous n'avons pas d'autres choix que celui d'être à la hauteur des défis que nous nous sommes nous-même fixés.
Vous lavez compris, jai besoin de vous, mais vous, vous pouvez compter sur moi.
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